Albatros à sourcils noirs – Thalassarche melanophris

Cet oiseau est de l’Ordre des Procellariiformes  et de la Famille des Diomédéidés
Deux sous-espèces étaient auparavant comprises sous ce nom, avec l’espèce nominale T.m. melanophris, et l’autre race T.m. impavida. Elles sont aujourd’hui séparées sous les noms d’Albatros à sourcils noirs et Albatros de Campbell, à la suite de récentes études génétiques portant sur l’ADN. Cependant, quelques désaccords subsistent, insistant sur le fait que les différences génétiques entre ces deux espèces ne sont pas suffisantes pour les séparer.

L’Albatros à sourcils noirs mesure entre 85 et 95 cm de long , son envergure approche des 250cm pour un poids variant de 3000 à 5000gr , l’ adulte a le dos, le dessus des ailes et la queue brun noirâtre, alors que la tête, le cou, le manteau, le croupion, les couvertures sus-caudales et les parties inférieures sont blancs. Cependant, le dessous des ailes présente un large bord d’attaque noir, un bord de fuite plus étroit et noir également, tout comme l’extrémité de l’aile. Sur la tête blanche, la face est blanche, excepté le sourcil noir au-dessus de l’œil brun. Le bec est jaune rosâtre avec l’extrémité crochue plus foncée, plutôt orange rosâtre. Les pattes et les doigts palmés sont bleu grisâtre pâle.
Les deux sexes sont semblables. Ces oiseaux bénéficient d’une longévité de plus de 50 ans dans de bonnes conditions.

C’est un oiseau marin et relativement pélagique. Il est vu près de la rive, mais il erre aussi loin en mer, jusqu’à 1000 km des côtes. Il fréquente les eaux intérieures plus souvent que les autres espèces, et lorsqu’il fait mauvais temps, il se réfugie dans les estuaires, les fiords et les ports. Il se nourrissant sur des lacs d’eau douce à environ 35 km à l’intérieur des terres, en Terre de Feu. Il se reproduit sur des iles isolées, avec les nids installés sur les pentes abruptes parmi les touffes d’herbes, ou sur les corniches rocheuses des falaises.

L’Albatros à sourcils noirs produit des grognements, des coassements et des vagissements, des cris gutturaux et des gémissements sont émis pendant les parades. Il se nourrit de poisson et de crustacés, de calmars et de charognes flottant sur l’eau. Les proies sont capturées avec le bec depuis la surface, tout en nageant ou en se posant sur l’eau. Il  plonge sa tête sous l’eau, et même le corps, pour saisir la proie sous la surface.

Il peut plonger jusqu’à 4-5 mètres de profondeur et pendant quelques secondes, et se nourrit de nuit comme de jour selon les proies convoitées. Il est souvent présent près des grands bancs de poissons et suit les bateaux de pêches desquels il récupère des débris de poissons, et il suit aussi les cétacés pour la même raison.

Il cherche sa nourriture sur la plateforme continentale et autour des iles, près des rivages sous-marins adjacents. Mais il fréquente également les eaux du large. Il se nourrit souvent en groupes, et habituellement en compagnie d’autres oiseaux marins.

Cette espèce se reproduit habituellement chaque année et les liens du couple durent toute la vie. Les oiseaux paradent avec la queue déployée, et dansent tout en criant. Ils nidifient en colonies et sont monogames. Il passe la majorité de son temps en mer, excepté pendant la reproduction. Il se repose sur l’eau par temps calme. Il est souvent vu en groupes.
La saison de reproduction est annuelle et commence en septembre/octobre.
Il construit un grand nid avec des racines, des herbes et de la boue. C’est un cône tronqué avec une dépression au sommet. A l’intérieure de la colonie, les nids sont en général espacés d’environ un mètre. Il nidifie sur des iles isolées, au milieu des touffes d’herbes sur les pentes abruptes, ou sur des corniches rocheuses sur les falaises.
Ils sont territoriaux pendant la nidification, et donnent des coups de bec aux oiseaux qui s’approchent trop du nid.

Les adultes et les jeunes quittent la colonie après la reproduction. Les déplacements de cette espèce ne sont pas bien compris malgré le nombre important d’oiseaux bagués.
Les oiseaux provenant de différentes aires de reproduction, et même de colonies différentes dans une même zone, ne se nourrissent pas aux mêmes endroits. Pendant l’incubation, mâle et femelle cherchent leur nourriture séparément. Il plane dans les vents forts. Le décollage et l’atterrissage restent toujours difficiles pour ces oiseaux, et ils doivent courir un peu dans les deux cas. Cependant, les colonies étant placées sur des pentes, l’oiseau peut se propulser dans les airs. Lorsqu’il se pose, il abaisse ses pattes palmées pour ralentir sa vitesse avant de toucher le sol ou l’eau.