Veuve dominicaine – Vidua macroura
Veuve dominicaine – Vidua macroura
La veuve dominicaine est une espèce commune et est la plus répandue des espèces de veuves (autres espèces : veuve du paradis, veuve royale).
Elle est particulièrement répandue dans la partie du Kenya, d’Ouganda, du Rwanda, du Burundi, de Tanzanie, mais son aire se poursuit en direction de l’Afrique Australe jusqu’en Afrique du Sud. On la trouve aussi à Porto Rico. L’ espèce a été introduite à Hawaï, mais semble à présent éteinte.
On la trouve dans une grande variété de paysages : zones boisées ouvertes, savanes, arbustes, broussailles, régions cultivées mais également jardins. Elle fréquente des altitudes du niveau de la mer jusqu’à 3000 mètres.
La veuve dominicaine a un plumage changeant.
En plumage nuptial, le mâle adulte présente un beau plumage noir brillant sur le capuchon, le dessus et les très longues rectrices (environ 20 cm). Les ailes sont brun foncé avec d’évidentes marques blanches. Les joues, les parties basses de la face et le dessous sont blancs. Le bec affiche une coloration rouge écarlate.
La femelle et le mâle en plumage d’éclipse présentent un dessus brun fortement strié de sombre. Le dessous est blanchâtre avec des flancs chamois. La face affiche une teinte chamois avec des motifs décoratifs noirs. La femelle a le bec rouge brunâtre. En plumage d’éclipse, les mâles perdent leur long panache mais conservent leur bec écarlate.
Les juvéniles ressemblent aux femelles mais ils possèdent un plumage plus uniforme et un bec grisâtre.
La veuve dominicaine chante depuis un perchoir. Le chant comprend un couinement rapide et des stridulations.
Pendant la période de reproduction, le mâle adopte un comportement territorial agressif et possède un harem de plusieurs femelles qui forment un petit groupe. Il exclut systématiquement de son territoire tous les autres mâles par de multiples procédés. Le mâle effectue un vol de parade particulièrement complexe au cours duquel il pratique le vol stationnaire au-dessus de la femelle pour lui exposer sa longue queue. Il émet son cri à partir d’un perchoir. En dehors de la saison de reproduction, ils se rassemblent en grands groupes de 100 oiseaux et plus. Les non reproducteurs forment des bandes de 20 à 30 oiseaux. Sa longévité de vie est estimée à 7 ans.
La veuve dominicaine est un oiseau parasite qui dépose sa ponte dans le nid de certains estrildidés. Contrairement au coucou, elle ne détruit pas les œufs de son hôte, elle ajoute simplement entre 2 et 4 œufs à la ponte déjà existante. Les œufs de l’astrild et de la veuve sont d’un blanc identique, quoique ceux de la veuve dominicaine soient légèrement plus grands. Les oisillons de la veuve imitent parfaitement les petits astrilds et maintiennent leur bec grand ouvert de la même façon pour réclamer leur part.
Alors que les autres espèces de veuves (veuve du paradis, veuve royale) ne parasitent en général qu’une seule espèce d’hôte, les veuves dominicaines font preuve d’originalité en la matière et sont capables de déposer leurs œufs dans les nids de nombreuses autres espèces. Leur régime est majoritairement végétarien. La veuve se nourrit de graines tombées et de semences cultivées qu’elle trouve presque exclusivement en picorant sur le sol. Rarement, elle prélève les graines directement sur la plante. Elle gratte aussi le sol pour déterrer des graines.
A l’occasion, elle consomme également des petits insectes tels que les termites et leurs larves.