Cigogne d’Abdim – Ciconia abdimii
Cigogne d’Abdim – Ciconia abdimii – Abdim’s Stork
La cigogne d’Abdim figure comme l’une des plus petites espèces du groupe des vraies cigognes. Malgré un peu de blanc sur le croupion et sur le ventre, elle paraît majoritairement noirâtre. Chez les adultes, la tête, le cou et le haut de la poitrine sont sombres. Le dos, également noir, présente des reflets violets et verdâtres. Les ailes et la queue affichent une couleur noire sans lustre. La partie basse du dos incluant également les sus-caudales ainsi que les parties inférieures, du bas de la poitrine jusqu’au ventre, sont d’un blanc immaculé.
Le mâle est un peu plus grand que sa partenaire, son bec est plus renforcé et plus large à la base.
C’est une espèce terrestre qui se nourrit rarement dans les purs milieux aquatiques. On la trouve plus régulièrement dans les prairies, les pâtures, et les champs cultivés. Elle apprécie néanmoins les milieux humides, elle est attirée par les feux d’herbes ou les incendies de broussailles, on peut souvent l’apercevoir patrouiller à proximité des flammes. Elle niche parfois jusqu’à 2 100 mètres d’altitude dans le nord-ouest de l’Ethiopie. Elle est originaire du continent africain, du Sahara, de la péninsule arabique. Elle niche dans les régions semi-arides et tropicales au nord de l’équateur. Son aire de nidification s’étend du Sénégal à la corne de l’Afrique puis au Kenya et à l’Ouganda en passant par le Nigeria, le Tchad, le sud du Soudan et l’Ethiopie. En Asie, elle niche presque exclusivement au Yémen.
Cet oiseau est un migrant intra-africain et Trans-équatorial. A partir de septembre, il franchit l’équateur et se dirige vers le sud. Il établit ses quartiers d’hiver au sud de la Tanzanie, au Mozambique, au Malawi, en Zambie, au Botswana, en Namibie, en Afrique du Sud, excepté la province ouest du Cap. Elle est considérée comme monotypique
Elle se nourrit de jour et le repérage de ses ressources alimentaires se fait surtout grâce à la vue. Cet oiseau recherche sa pitance en petits groupes dispersés. A l’emplacement des feux ou sur les terres récemment brûlées, on le trouve en compagnie de marabouts, de cigognes blanches, de milans, de rolliers et d’autres sortes d’oiseaux.
La cigogne d’Abdim marche vite, gobant goulument les locustes jusqu’à ce que son appétit soit rassasié. Dans certaines régions de Zambie, certains groupes de cigognes d’Abdim sont capables de nettoyer une surface de 2 hectares infestée par les chenilles en moins de 3 jours. Elle a la réputation de se nourrir à proximité de la carcasse de grands mammifères, mais on ne sait pas exactement si elle consomme réellement de la charogne ou si elle profite de la présence d’insectes attirés par le cadavre. On la trouve proche de réservoirs ou de trous d’eau. C’est une adepte des bains de soleil. Vers midi, elle plane dans le ciel, toutes ailes déployées, ce qui l’aide sans doute à réguler la température de son corps.
La migration s’effectue vers le sud. Au Soudan, cette opération a lieu en août et en septembre. Les populations d’Afrique Occidentale se déplacent vers l’est puis vers le sud en octobre-novembre. La migration de retour s’effectue de la fin février au mois de mai. La cigogne d’Abdim est supposée voyager pendant la nuit. Elle niche en colonies, contrairement aux autres cigognes typiques. Cet oiseau établit également des colonies mixtes en compagnie de pélicans gris ,de marabouts, d’hérons garde-bœufs et d’ibis sacrés qui construisent leur nid les uns à côté des autres. La saison de nidification se déroule pendant les pluies au nord de l’équateur, ce qui correspondant à la période où les insectes sont les plus prolifiques.
Elle installe son nid dans les grands arbres tels que les baobabs, les acacias ou les palmiers. Elle niche également au sommet des cases ou sur des amas de rochers. Exceptionnellement, le nid est situé sur une corniche de falaise. Particulièrement, en Afrique Occidentale, ce grand échassier occupe des arbres à l’intérieur des villages ou la cime d’un toit. Son arrivée à la fin mars ou au début avril est accueillie avec bienveillance et comme le signe du début de la saison des pluies. Le nid est construit avec des bouts de bois et garni avec de la végétation plus douce. Il mesure entre 1 mètre et 1,50 mètre de diamètre et entre 20 et 30 centimètres de profondeur.
La nidification commence véritablement lorsque le mâle décide d’établir son territoire, soit dans un ancien nid, soit dans un site nouveau.
Dès que le couple est formé, ils complètent le nouveau nid ou réparent le nid de l’année précédente. Le mâle rapporte la plupart des matériaux et la femelle se charge d’assembler la structure. La ponte comprend habituellement 2 ou 3 œufs qui sont déposés à 2 ou 3 jours d’écart. L’incubation dure 30 ou 31 jours et commence après la ponte du deuxième œuf. Les 2 parents couvent à tour de rôle. Les passages de relais sont accompagnés de parades composées de sortes de salutations et de sifflements mélodieux.
Les oisillons sont nourris par régurgitation, ils sont protégés de la canicule par les parents qui déploient les ailes au-dessus d’eux. Ils sont totalement emplumés à 4 semaines, et ils peuvent quitter le nid au bout de 50 à 60 jours.
Les cigognes d’Abdim sont principalement insectivores et ils sont considérés comme très utiles lors de l’invasion des cultures par les locustes, les chenilles ou les autres insectes nuisibles. Leur menu est composé de grenouilles, de lézards, de reptiles, de petits poissons, de rats d’eau, de jeunes oiseaux, de mille-pattes, de scorpions, d’escargots et de crabes. Dans la catégorie des insectes, on trouve surtout des coléoptères, des sauterelles, des chenilles.